Grande question : faut-il écrire confiture de fraises ou de fraise ?
Réponse de normand ! La règle qui détermine si le complément du nom doit être au singulier ou au pluriel n’est pas absolue.
La banque de dépannage linguistique nous explique un peu comment faire. Il existe des critères plus ou moins objectifs. Ces critères s’appuient sur l’idée de pluralité nécessairement attachée à la marque du pluriel, sur le sens des deux noms qui sont liés et sur le type de réalité auquel renvoient ces noms. En fait, c’est une combinaison de ces critères qui fera que l’on emploiera au singulier ou au pluriel le nom complément.
Ainsi, le complément qui détermine les mots confiture, marmelade, compote, coulis, purée et pâte se met généralement au pluriel. On écrira : une compote de pommes, de la confiture de fraises, une marmelade d’oranges, de la pâte de tomates, de la purée de pommes, du coulis de framboises, etc., mais de la compote de rhubarbe. Le pluriel se justifie dans les premiers exemples par le fait que les fruits dont il est question (pommes, fraises, oranges, tomates, framboises) sont des réalités nombrables, que l’on peut compter, alors que ce n’est pas le cas pour rhubarbe, d’où le singulier.
En revanche, avec les mots gelée, jus, sirop ou liqueur, on aura tendance à laisser le complément au singulier. On écrira donc : du jus d’orange, de citron, de pomme, de raisin; de la liqueur de framboise, de bleuet; du sirop de fraise. Contrairement à confiture, marmelade ou compote, les noms gelée, jus, sirop ou liqueur font référence à des réalités où ne subsiste rien de l’apparence première du fruit dont elles sont tirées; le singulier rend l’idée qu’il s’agit de la nature de ces réalités.
Cependant, il est recommandé de mettre le pluriel à jus de fruits, jus de légumes et gelée de fruits puisqu’il est implicite que plusieurs fruits ou légumes différents entrent dans la préparation de ces produits.
Par ailleurs, on écrira un gâteau aux amandes, une tarte à la rhubarbe, une tarte aux pommes, un muffin aux bananes; de l’huile d’arachide mais du beurre d’arachide ou d’arachides. Ce dernier exemple illustre bien les hésitations liées au problème du nombre du complément du nom.
Tout ça pour dire qu’à La Jovinienne, on a décidé de mettre les fraises de notre confiture… au singulier, poursuivant l’idée que tout ça n’est pas très clair !